À propos / About

Les Inuits vivent en petits groupes depuis la nuit des temps, seule manière pour eux de survivre dans le climat rude dans lequel ils résident. Bien que le milieu arctique puisse paraître hostile à première vue, il regorge en réalité de vie. À l’instar de leurs ancêtres, chasseurs et cueilleurs, les Inuits ont façonné et perfectionné leurs outils et techniques en fonction de leur environnement et de leurs besoins. La terre, les animaux et les peuples y ont toujours vécu en harmonie, où les cycles de vie ont constamment apporté de nouveaux commencements et les joies qui y sont associées. La terre apporte la paix aux Inuits, nourrissant non seulement le corps mais aussi l’esprit et l’âme des habitants. La terre unifie les gens, créant un lien qui renforce la parenté entre les groupes. 

Vivant une vie semi-nomade en petits groupes et en divers endroits de l’Arctique, suivant la migration des animaux et les saisons, les Inuits sont restés connectés les uns aux autres malgré les distances qu’ils avaient à parcourir, se rassemblant à l’occasion. La survie étant au premier plan de leur vie quotidienne, les rassemblements sociaux étaient rares mais constituaient une bénédiction et méritaient d’être célébrés. Le renouement avec des amis, des membres éloignés de la famille, et ceux qui ont rejoint d’autres groupes par alliance/mariage ou adoptions coutumières solidifiaient les liens, la camaraderie et le sentiment d’appartenance pour beaucoup. 

La parenté (Kinship) a toujours été un élément important de la culture inuite, une des valeurs centrales et traditions, toujours très forte aujourd’hui. À travers la parenté, nous avons ce que nous appelons « tursurausiit » – ᑐᕐᓱᕋᐅᓰᑦ – Pour les Inuits, la parenté va au-delà. Elle n’est pas seulement formée par la naissance, mais aussi à travers des liens et en partageant le nom de quelqu’un. 

Une des coutumes inuites est la nomination d’un enfant. Un nouveau-né est généralement nommé d’après une personne de la communauté en son honneur. Cela pourrait être un membre de la famille, un ami, ou quelqu’un dans la communauté avec qui ils ne sont peut-être pas reliés. Un nouveau-né peut aussi prendre le nom d’une personne décédée, pour honorer cette personne n’étant plus dans le monde physique et montrer du respect à la famille qui a perdu un être cher. L’enfant qui a été nommé d’après quelqu’un appellera cette personne « sauniq » – ᓴᐅᓂᖅ – homonyme. On croit qu’un enfant qui a reçu le nom d’une personne décédée hérite de certaines des caractéristiques de la personne décédée. Dans le monde inuit, cela est l’incarnation de l’âme de la personne réincarnée dans l’enfant, ainsi la personne continue de vivre et demeure parmi nous dans ce monde. Cette coutume crée un réseau de relations et de liens comme aucun autre. La complexité des connexions créées, qu’ils soient reliés ou non par le système de nomination, façonne les relations et les points communs des personnes. Un enfant nommé d’après une femme âgée décédée par exemple, peut ne pas être relié à cette personne, mais les enfants et petits-enfants de la personne après laquelle l’enfant est nommé appelleront cet enfant « mère » ou « grand-mère », et il en va de même pour le reste des membres de la famille en termes de relation. D’où la complexité lorsque presque tout le monde a été nommé d’après quelqu’un. « Tursurausiit » ajoute encore plus de complexité mais cela crée des liens encore plus forts et un sentiment de communauté. 

Une autre coutume liée à la parenté/l’affinité est c « sanajik » – ᓴᓇᔨᒃ d’un enfant, similaire au parrain ou à la marraine dans le « monde occidental ». Le « sanajik » accueille l’enfant lorsqu’il entre dans le monde. Des paroles guidées, des attributs, tout ce que le « sanajik » espère et souhaite pour l’enfant sont exprimés directement à l’enfant. Le bébé garçon devient le « angusiaq » – ᐊᖑᓯᐊᖅ du « sanajik », si c’est une fille, elle devient « arnaliaq » – ᐊᕐᓇᓕᐊᖅ. Tout au long de la vie de l’enfant, à mesure qu’il/elle grandit, la venue à l’âge adulte est considérée comme très importante et est célébrée. 

Les Inuits ont toujours été une société collective, et cela n’a pas changé à ce jour. Le travail et l’effort dans tout ce qu’un individu fait est souvent pour la famille, les amis et les membres de la communauté. Sortir sur le terrain pour chasser, pêcher et/ou cueillir, sécuriser et partager les richesses que la nature a à offrir, est ce qui rassemble tout le monde, conservant et maintenant les liens de parenté vivants et en bonne santé.

– Lydia Etok, co-directrice artistique d’Oktoecho

Inuit have lived in small groups since time immemorial, it is the only way they could survive the harsh climate in which they lived in. Presumably scarce at first glance, the arctic offers an abundance of life. As hunters & gatherers just like their forefather’s, innovators themselves, Inuit have crafted & perfected their tools & technics according to their

environment & needs. It is those who have experienced the day in the life of an Inuk in their environment who truly understand & gets the experience of the Inuit. The land, the animals & its people have always lived in harmony where the circles of life have always brought renewed beginnings & the joys that come with it. The land is what brings peace to the Inuit as it feeds & nourishes not only the body but the mind & soul of the people. The land unifies the people (or “brings people together”), creating a bond that strengthens kinship among the groups. 

Living a semi-nomadic lifestyle in small groups & in various locations of the arctic following the migration of animals & the seasons, Inuit stayed connected with each other despite the distances they had to travel as they would gather on occasions. Survival being at forefront of their daily lives, social gatherings were rare but a blessing & worthy of a celebration. Reconnecting with friends, extended family members & family members who joined other groups by alliance/marriage or customary adoptions solidified the connections, camaraderie & sense of belonging for many. 

Kinship has always been an important part of the Inuit culture, one of the core values & tradition, still very strong today. Through kinship, we have what we call tursurausiit – ᑐᕐᓱᕋᐅᓰᑦ For the Inuit, kinship is more than that. It’s not only formed through birth, it is formed through bonds and by sharing the name of someone as well. 

One of the Inuit customs is the naming of a child. A newborn is usually named after a person from the community in their honour. It could be a family member, friend or someone in the community who they might not be related to. A newborn could also take the name of a person who had passed away. This is to honour the person no longer in the 

physical world & to show respect to the family who lost a loved one. The child who was named after someone will call the person they are named after sauniq – ᓴᐅᓂᖅ – namesake. It is believed that a child who was given the name of a person who had passed away takes on some of the characteristics of the deceased person. This in the Inuit world is the embodiment of the persons soul reincarnated into the child and so the person lives on & stays with us in this world. This custom creates a network of relations & bonds like no other. The complexity of the connections created whether they are related or not through the naming system shapes the relations & commonalities of the people. A child named after an elderly woman who has passed for example, the child may not be related to the person but the children & grandchildren of the person the child is named after will address this child as their “mother” or “grandmother” & it goes on with the rest of family members in terms of relation. Hence where the complexity comes in when just about everyone has been named after someone. Tursurausiit adds even more complexity but it creates even stronger bonds & a sense of community. 

Another custom related to kinship/affinity is of the “maker” – sanajik – ᓴᓇᔨᒃ of a child, similar to god mother or god father in the “western world”. The sanajik welcomes the child as he/she has “entered” the world. Guiding words, attributes, anything the sanajik hopes & wishes for the child are spoken to the child directly. The baby boy becomes the sanajik’s angusiaq – ᐊᖑᓯᐊᖅ, if it’s a girl, she becomes the arnaliaq – ᐊᕐᓇᓕᐊᖅ. Throughout the child’s life, as he/she is growing, the coming of age is deemed highly important & celebrated. 

Inuit have always been a collective society, to this day it has not changed. The work & effort in anything an individual does is oftentimes for the family, friends & members of the community. Going out on the land hunting, fishing &/or gathering securing & sharing the bounty nature has to offer is what brings everyone together keeping & maintaining kinships alive & well.

– Lydia Etok, artist and co-director of Oktoecho